Centrafrique : Wagner remplacée par une société militaire privée américaine ?

La République centrafricaine a déclaré vouloir diversifier ses « relations » en matière de sécurité alors que le groupe russe Wagner est en pleine réorganisation.

Les États-Unis prendraient-ils la place de la Russie ? La société militaire privée américaine Bancroft Global Development est en discussion avec la Centrafrique, a-t-elle indiqué à l’AFP. Une annonce qui intervient alors que le groupe de mercenaires russe Wagner, implanté depuis 2018 dans le pays, est en pleine réorganisation.
Répondant à une question de l’AFP, le service de communication de Bancroft a démenti s’être déployé à Bangui, mais a admis des contacts avec le régime du président Faustin-Archange Touadéra. « À partir de juillet, Bancroft a accepté un cadre pour discuter de possibles activités futures avec le gouvernement de la République centrafricaine. C’est tout », a indiqué le groupe dans un courriel.

« La formation de notre armée reste notre priorité »

La semaine dernière, Radio Ndeke Luka avait diffusé un enregistrement dans lequel le porte-parole de la présidence, Albert Yaloké Mokpème, expliquait que la République centrafricaine (RCA) effectuait « un travail de diversification de ses relations » en matière de sécurité. « Dans le cadre de la reconstruction de l’armée nationale (…), nous avons fait appel à des partenaires parmi lesquels la Fédération de Russie, l’Angola, le Maroc, la Guinée (…) qui nous aident à former nos soldats ».

« Les États-Unis proposent à la République centrafricaine elle aussi de former ses soldats, aussi bien sur le sol centrafricain que sur le sol américain », avait-il ajouté. Interrogé mardi par l’AFP sur la présence déjà effective de Bancroft, Albert Yaloké Mokpème ne l’a pas confirmée. « La formation de notre armée reste notre priorité », a-t-il indiqué. Mais « le fond du dossier, je ne suis pas en mesure d’en parler ».

Des soldats de l’armée centrafricaine défilant. (AFP/Barbara Debout)

Des centaines de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner sont arrivés en Centrafrique dès 2018, officiellement pour entraîner l’armée, selon Moscou. Fin 2020, le dispositif avait été renforcé pour juguler une offensive rebelle sur Bangui.

Un accord entre Washington et Bangui ?

La montée en puissance russe en RCA s’est accompagnée de la disgrâce de la France, ex-puissance coloniale, sur fond de sentiment antifrançais croissant. Wagner s’est imposé comme l’un des principaux partenaires sécuritaires du gouvernement et les derniers militaires français ont quitté le pays en décembre 2022. Le sulfureux groupe russe est cependant aujourd’hui entré dans une phase de recomposition depuis sa mutinerie avortée en Russie en juin et la mort de son fondateur Evguéni Prigojine en août.

Selon le quotidien français Le Monde, Washington a proposé à la RCA fin 2022 un accord de sécurité au président Touadéra en échange d’une prise de distance avec Wagner. Ni Washington, ni Bangui n’ont confirmé.

Dans sa communication avec l’AFP, Bancroft s’est pour sa part dissocié des autorités américaines. « Il y a des articles qui confondent Bancroft et les politiques du gouvernement des États-Unis en RCA. Ils sont (…) erronés ». Sur son site, le groupe précise pour autant que « le plus important contributeur des activités de Bancroft est le Département d’État américain ».

Via AFP

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