Une récente enquête menée par l’ONG IDEF a révélé que des fèves de cacao exportées par la Côte d’Ivoire proviendraient de terres déboisées au Liberia voisin.
Cette découverte survient peu de temps avant l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation de l’Union européenne visant à lutter contre la déforestation importée.
Depuis 2018, un phénomène d’exode de producteurs de cacao de la Côte d’Ivoire vers le Liberia a été observé. Les enquêteurs se sont concentrés sur trois villages où l’arrivée de planteurs ivoiriens a entraîné de nouveaux défrichements de forêts primaires. Selon l’ONG IDEF, du cacao produit au Liberia est régulièrement vendu en Côte d’Ivoire depuis au moins trois campagnes cacaoyères.

La nouvelle réglementation européenne interdit l’importation de cacao issu de zones déforestées après fin 2020, et entrera pleinement en vigueur à l’automne 2024. Cette enquête souligne le Liberia comme un pays à haut risque de déforestation, mettant en lumière la faiblesse des mécanismes de contrôle de la chaîne d’approvisionnement.
IDEF appelle les autorités ivoiriennes à accélérer la mise en place du système national de traçabilité et la distribution des cartes de producteurs. L’ONG remet également en question la crédibilité des mécanismes de certification, proposant l’intervention d’un observateur extérieur pour renforcer les contrôles sur le terrain.