La spirale de violence persiste au Burkina Faso avec un nouveau massacre signalé dans la province de la Komondjari, à l’est du pays. Après le tragique épisode du 25 février qui a coûté la vie à au moins 170 civils dans la province de Yatenga, cette fois-ci, c’est dans la commune de Gayéri que l’horreur s’est abattue, touchant spécifiquement les villages de Bibgou et Soualimou.
Bien que le bilan exact reste à confirmer, les témoignages des habitants font état de plusieurs dizaines de victimes. Des vidéos choquantes, collectées par RFI, dévoilent des scènes macabres avec des cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants jonchant le sol. Ces images révèlent également la présence d’hommes armés en civil sur des motos, secourant et donnant à boire à des enfants survivants du massacre.
Comme lors d’incidents antérieurs, l’identification des responsables reste incertaine, laissant planer le doute quant à savoir si ces actes sont perpétrés par des groupes armés ou par les forces de défense et de sécurité de l’armée burkinabè.
Les habitants réfugiés à Fada N’gourma, chef-lieu de la province de Gourma voisine, suspectent les membres du nouveau Bataillon d’intervention rapide (BIR) d’être les auteurs présumés. Ce BIR, créé en octobre dernier et récemment déployé à Gayéri, aurait commis ces exactions dans des villages qu’il accusait de ne pas fournir de volontaires pour renforcer les rangs des VDP, les supplétifs de l’armée. Ces agissements alimentent la tension dans une région déjà fortement dégradée, englobant le nord-Sahel, le Centre-Nord, le Nord, et la Boucle du Mouhoun, ainsi que la région de l’Est.