Burkina Faso : Trois militaires arrêtés pour complot contre la sûreté de l’État

Ibrahim Traoré, président de la Transition burkinabè

Ibrahim Traoré, président de la Transition burkinabè

Le parquet militaire de Ouagadougou a annoncé l’arrestation de trois militaires pour des faits de complot militaire, violation de consignes, complot contre la sûreté de l’État, association de malfaiteurs et mise en danger de la vie d’autrui. Les suspects, l’Adjudant Kaboré Windinmalégdé, le Sergent-Chef Ramdé Brice Ismaël et l’ex-Caporal Dah Sami, ont été interpellés et présentés à un juge d’instruction qui les a mis en examen et placés en détention préventive.

Selon un communiqué du parquet militaire, les suspects auraient procédé à l’identification de points sensibles et des domiciles dont celui du président de Transition et de certaines autorités civiles et militaires, en vue de déstabiliser la conduite de la Transition. Les investigations se poursuivent en vue d’établir toutes les implications éventuelles et d’en tirer toutes les conséquences de droit.

Le parquet militaire invite toute personne disposant d’éléments susceptibles de faire évoluer cette enquête à le saisir directement à cet effet ou à les mettre à la disposition de la Section de Recherches de la Gendarmerie de Ouagadougou.

Le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir le 2 octobre 2022 par un coup d’État, le deuxième en près de neuf mois. Il reprochait à son prédécesseur, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, de s’être détourné des promesses faites au peuple burkinabè et d’avoir été incapable d’obtenir des résultats concrets dans le domaine de la sécurité. Le capitaine Traoré avait surtout insisté sur sa “détermination” à combattre les djihadistes, qui contrôlent environ 40% du pays.

Malheureusement, cette promesse tarde à se concrétiser ; le chef de la junte, que beaucoup avaient acclamé au moment du putsch, peine à stopper les attaques récurrentes des jihadistes, à juguler l’instabilité chronique dans laquelle son pays semble s’installer et à rassurer les populations civiles meurtries. En l’absence d’institutions démocratiques fortes dans un pays où l’armée domine depuis longtemps, le capitaine Traoré a pris le pouvoir en s’engageant à améliorer la sécurité dans une nation vivant dans la peur des militants. Son coup d’État est le dernier signe de l’épidémie de coups d’État dont s’est inquiété le chef de l’ONU António Guterres en 2021.

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