Candidat RHDP aux municipales 2023 à Sakassou, Emmanuel Ahoutou Koffi nourrit de grandes ambitions pour la cité royale. Dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé en marge de la cérémonie de lancement de sa campagne, le 26 août 2023, à Sakassou, le Directeur de cabinet du Vice-président de la République dévoile son plan d’actions pour l’amélioration des conditions de vie des populations et la transformation du Oualèbo.
Vous avez tenu votre meeting de lancement, ce matin (samedi 26 août ; ndlr) dans une ferveur populaire. L’atmosphère qui a prévalu à cette occasion constitue-t-elle pour vous des motifs d’espoir pour la suite ?
Nous sommes confiants parce que nous avons mené une pré-campagne très intense qui nous a conduit dans les 56 villages de Sakassou en plus des huit quartiers de la ville. Ces visites ont constitué des moments d’écoute des préoccupations et priorités de nos parents. Ca été l’occasion de vulgariser les efforts faits par le gouvernement, sous l’autorité du président de la République, pour apporter le développement, ici, à Sakassou. Les acquis sont substantiels, notamment en matière de route. Vous le constatez, le bitumage de tronçon routier Sakassou-Tiébissou est pratiquement achevé. Le tronçon Sakassou-Béoumi est très avancé. Les retombées économiques de ces réalisations longtemps attendues ont commencé à se faire sentir. En matière de santé, le ministre de la Santé était ici, il y a de cela trois semaines, pour procéder à l’inauguration du pavillon mère-enfant à l’hôpital général de Sakassou. Dans le domaine de l’éducation, nous avons procédé, il y a deux jours, à l’inauguration d’une école primaire avec une classe préscolaire au quartier Sokoura.
Dans la même journée, nous avons procédé à l’inauguration du collège moderne base 4 de Alloko-Djekro. Les acquis concernent également l’hydraulique et l’électrification. Aujourd’hui, sur les 56 villages que compte la commune, il n’en reste que trois (03) dont l’électrification est, d’ailleurs, en cours. Ceci pour dire que le développement est enfin arrivé à Sakassou. Des besoins et préoccupations demeurent cependant.
Quels sont-ils ?
Les échanges avec nos parents ont permis de noter quelques besoins, notamment en ce qui concerne l’accès à l’eau potable. Une préoccupation commune à la ville et aux villages.
Avec l’extension des villages, l’extension du réseau de distribution d’eau devrait suivre. Il en est de même pour les forages, en dépit des 24 points d’eau que le Conseil Café Cacao nous a permis de réaliser dans les villages où le besoin était plus crucial. Par ailleurs, la question de l’électrification se pose plus en termes d’extension dans les villages. Nous pouvons citer également des besoins en matière d’aménagement hydro-agricole. Sakassou dispose d’un potentiel agricole, notamment en matière de production vivrière avec le périmètre irrigué de la Loka. La production maraîchère attire de plus en plus les jeunes et les femmes. Ils sont, pour la plupart, organisés en groupements. Nous accompagnons certains avec des dons d’engrais, de semences à haut rendement et des tricycles.
Comment comptez-vous satisfaire ces besoins ? Quel est votre plan d’actions pour y faire face ?
Le plan global s’inscrit dans une vision. Faire de Sakassou une cité royale rayonnante au sein de laquelle toutes les fonctions et fonctionnalités d’une ville moderne sont réunies. Cela va commencer par la promotion de la paix, la sécurité et le vivre-ensemble afin d’instaurer une dynamique de cohabitation et d’interaction entre toutes les communautés et au sein des différentes communautés. C’est la première initiative, c’est même un préalable. Ensuite, le conseil municipal va se pencher sur le volet urbanistique. La question en toile de fond portera sur comment développer notre ville au plan de l’urbanisme, de l’habitat, de l’assainissement. Cet aspect constitue l’une des priorités de la fonction municipale. Je voudrais citer, également, les services sociaux de bases. Les insuffisances relevées concernent les services de santé. Le département compte un total de 27 établissements publics pour 172 villages. Les services scolaires sont également insuffisants.
Le département est dépourvu d’établissements d’enseignement supérieur privé.
Pour un département situé à 20 minutes de Bouaké, c’est une situation à laquelle il va falloir remédier. Nous envisageons créer des conditions pour que le privé vienne investir ici. C’est une autre de nos priorités. Notre plaidoyer va porter également sur la construction d’établissements publics d’enseignement professionnel comme cela se fait dans certaines villes environnantes : Diabo et Botro.
Depuis plus de 40 ans, Sakassou n’avait pas reçu un seul kilomètre de bitume dans la ville. L’infime existant que nous devons à feu notre doyen Paul Akoto-Yao s’est dégradé.
Nous devons y travailler à la faveur des travaux routiers en cours.
En ce qui concerne la fonction économique, nous déplorons le fait que Sakassou n’a pas de marché et d’espaces commerciaux modernes. Le dimanche, jour de marché hebdomadaire, les commerçants occupent toute la voie publique centrale. Nous pensons qu’ils méritent mieux. Remédier à cette situation relève de la responsabilité du maire.
L’autre pan de notre programme va consister à rendre attractive la ville de Sakassou et sa commune pour les investissements commerciaux et industriels privés.
Nous ambitionnons créer une zone économique pour faciliter l’investissement dans les domaines de la transformation sur place de l’anacarde et d’autres produits agricoles.
Le conseil municipal sera à l’écoute de la jeunesse afin de trouver des solutions pratiques aux préoccupations des jeunes, tant en matière de formation que d’insertion professionnelle.
Nous avons tantôt évoqué la problématique de la formation professionnelle. C’est une quête urgente qui doit permettre aux jeunes d’être formés aux métiers.
La dimension culturelle avec notre histoire ne saurait être occultée. Sakassou est le siège du royaume Baoulé. Il nous faut valoriser notre histoire et de notre culture. C’est tout cela que nous allons mettre en œuvre dans le cadre d’un programme dont toutes les modalités de mise en oeuvre seront définies avec les acteurs eux-mêmes. Aujourd’hui, nous avons procédé au lancement de l’opération sécurité à l’attention des acteurs de la mobilité urbaine. Des casques et des chasubles ont été remis aux conducteurs des motos-taxis pour leur permettre d’exercer leur métier dans les meilleures conditions de confort et de sécurité. C’est l’un de nos projets pour Sakassou. Un projet qui place la sécurité du citoyen au cœur de la cité.
La désignation des candidats du RHDP aux élections municipales avait suscité des grincements de dents à Sakassou. Aujourd’hui, la cohésion est visiblement de mise. Quel commentaire faites-vous de cette actualité ?
Les ambitions sont le signe de la vitalité au sein d’un parti politique. Plusieurs d’entre nous aspiraient à défendre les couleurs de leurs partis respectifs aux municipales. Les différents partis ont tranché et tout le monde s’est aligné. C’est le plus important. Ainsi le FPI qui avait un candidat a choisi de s’allier avec le RHDP. Au sein de notre parti, les problèmes internes sont derrière nous. Le RHDP dans toutes ses composantes, était présent et mobilisé pour la cérémonie officielle de cette campagne qui, nous l’espérons va nous conduire à la victoire au soir du 2 septembre prochain.
En plus de la commune, le RHDP aligne un candidat aux Régionales en la personne de l’honorable Jacques Assahoré Konan. Comment se déroule la collaboration entre les deux états-majors ?
En réunissant les présidents des mutuelles de développement à Abidjan, j’ai dit que Jacques Assahoré Konan et moi sommes en tandem. Nous travaillons main dans la main et de façon cohérente pour atteindre tout le département. La commune se limite à 56 villages alors Sakassou compte 172 villages. Nous coordonnons nos actions pour couvrir l’ensemble des villages.
C’est pour cette raison que nous avons au sein de l’équipe de Assahoré Konan Jacques des cadres de Sakassou. Une synergie existe entre nos deux programmes.